Les Trodoux

Baptiste Trodoux avait acheté un pot de peinture chez le Père Cadet.  Son fils Gaston, rentrant à la maison, le renverse.  Il se sauve illico à travers toutes les pièces de la demeure pour tenter d'éviter la fessée bien méritée.  Étant évidemment plus souple et plus agile que son père, il arrive le premier au grenier où il se cache. Mais le Baptiste finit par le trouver.  Alors, Gaston, d'un bond, saute dans le grenier à foin, trois mètres en contrebas et là, narguant son père, certain que vu son âge, il ne pourra sauter de cette hauteur, il lui lance :
Vas-y, père !

Ce même Gaston travaillait pour son père qui avait entrepris un empierrement pour les Chemins Vicinaux.  Cela consistait à étendre sur le quai du tram des pierres de différentes grosseurs.  Au bout de quelques jours, il rentre un soir à la maison, complètement anéanti, n'ayant plus que la force de dire à son père :
Plus de blanches, Père.
Sans doute que les pierres blanches étaient plus lourdes et plus difficiles à manipuler et qu'il se sentait à bout de forces après ce travail.

Gaston qui aidait son père dans le magasin familial, Aux Variétés, veut que celui-ci lui achète un vélo, estimant l'avoir bien mérité.  Mais le Baptiste assez réticent n'est guère pressé de faire cet achat.  Aussi, Gaston emploie les grands moyens.  Il refuse carrément de travailler, il se croise les bras au milieu du magasin en disant :
J'fais la grève, père !
Finalement, le père a du céder et Gaston a eu son vélo.

Le Denis Houlmont se rend Aux Variétés, mi-épicerie, mi-mercerie, mais surtout spécialisé en articles de pêche.  Voyant la mère de Gaston portant ses lunettes, il déclare :
An dèrô in ra-outan !1
Aussitôt, le père Trodoux vexé, lui demande :
Djû vorô bin sawar la définition d'in ra-outan ?2
Mais le Denis n'a jamais su donner l'explication adéquate.

1. On dirait un orang-outan !
2. Je voudrais bien connaître la définition d'un orang-outan.

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