Félicien Hannequin

Félicien Hannequin, Français de Verdun, émigré en Gaume et transplanté à Les Bulles comme garçon de ferme, parlait un sabir mélangé de patois lorrain et de gaumais.  Quand il s'est marié avec l'Hortense, il disait :
Ce n'est pas pour le couchach', c'est pour le ménach'.

Il conversait un jour avec un autre Bûlot, le Lucien Sampaix, dont le parler n'était pas spécialement châtié.  Hannequin n'était pas encore marié avec l'Hortense, il n'en était encore qu'au stade des fréquentations.
Tu n'èm' co marié ?, lui demande le Lucien, Tu nè pon d'aran pou mûssi ta treuye1

Ce même Félicien, en mal d'affection, disait un jour à une femme de Les Bulles (nous croyons savoir d'ailleurs que c'était notre mère) :
Si tu vin avu mè à la dicasse à Jamôgne, dju't cwâche au Pré d'au Veaux. 2
La morale ainsi que le respect familial nous obligent à dire que cette offre directe n'a pas eu de suite et ce, malgré le cadeau d'une bouteille de parfum "Soir de Paris" que Félicien offrit pour appuyer sa proposition.

1. Tu n'es pas encore marié ?  Tu n'as pas encore de soue pour remiser ta truie ?
2. Si tu viens avec moi à la fête à Jamoigne, je te couche au Pré d'au Veaux.

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